Le système d’Alerte rouge est une procédure créée par l’Alliance au service de toute société civile qui souhaite protéger une zone humide menacée en Méditerranée.De cette manière, les membres de l’Alliance peuvent apporter leur soutien et leur expertise aux organisations de la société civile qui sont conscientes d’une ou plusieurs menaces directes sur une zone humide et qui veulent mener de différentes actions pour les arrêter, par exemple de nouveaux grands complexes touristiques ou des développements industriels qui affectent la biodiversité et la fonctionnalité de la zone humide et par conséquent ses habitants.

La nécessité de créer un tel outil vient du fait que de nombreux mécanismes actuels (Ramsar, MedWet, politiques nationales…)ne permettent pas toujours d’arrêter la destruction des zones humides liée aux projets de développement ou ne peuvent pas attirer assez rapidement l’attention de la société, des décideurs et de la communauté internationale pour alerter sur ces dangers. Ainsi, toute organisation de la société civile qui souhaite solliciter le soutien de la communauté internationale peut demander l’activation du Le système d’Alerte rouge de l’Alliance. Une fois que l’Alliance aura évalué la demande, un groupe de travail sera formé avec des membres de l’Alliance intéressés à travailler sur le cas et ils apporteront leur soutien pour développer la stratégie du demandeur.

Pour l’illustrer, nous pouvons prendre le cas des zones humides d’Erimitis. Sur l’île grecque de Corfou, un projet touristique auquel s’oppose une grande partie de la société civile menaçait trois importantes zones humides. Une organisation locale a demandé le soutien de l’Alliance, et nous avons donc collaboré avec elle pour soutenir les stratégies qu’elle souhaitait développer. D’une part, l’Alliance a participé à plusieurs réunions pour donner des conseils sur la manière dont la stratégie pouvait être mise en œuvre et sur ce à quoi nous pouvions participer. Enfin, deux lettres approuvées par la plupart des membres de l’Alliance ont été adressées au Premier ministre grec en octobre 2020 et en février 2021. Elles ont été écrites pour informer de l’importance écologique des zones humides et pour demander une reconsidération du projet afin de le rendre conforme aux engagements légaux de la Grèce, tant au niveau national qu’international. Ces lettres ont également été transmises aux institutions stratégiques et aux conventions avec lesquelles la Grèce a des accords (ex. Commission européenne, PNUE, RAMSAR, etc.). Ces actions ont été rapportées aux médias, donnant au cas d’Erimitis une portée internationale. Pour l’instant, l’Alliance surveille Erimitis, restant attentive à l’évolution de la situation.